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samedi 28 mai 2022

Le Reporting ESG

 

Introduction

Les reportings « ESG » ont évolué pour améliorer la divulgation normalisée des informations environnementales, sociales et de gouvernance « ESG ».

Les données faciles à collecter et à divulguer ont cependant beaucoup moins de valeur que les informations qui doivent être glanées par des processus compliqués, une diligence raisonnable approfondie et des informations fortuites.

Les investisseurs à la recherche d'alpha dérivé de l'ESG doivent regarder au-delà de ces sources et reportings de données standardisées pour leurs analyses plus approfondies et plus idiosyncratiques.

En effet, de nombreux investisseurs croient en la valeur sociétale de l'intégration des considérations environnementales, sociales et de gouvernance « ESG » dans la prise de décision financière. D'autres nourrissent un souci plus étroit de générer une surperformance financière par la poursuite de l'alpha « ESG ».

Il existe donc un intérêt considérable pour la révision des reportings comptables et de divulgation afin d'intégrer l'analyse des risques et des opportunités liés au changement climatique.

Afin d'organiser et de rendre cohérente la diversité des informations extra-financières potentiellement disponibles, les reportings comptables de développement durable ont évolué au cours du dernier quart de siècle.

Cependant, des mesures « ESG » cohérentes, facilement disponibles et facilement interprétées sont une exigence essentielle pour tout investisseur afin de mesurer l'impact des choix d'allocation du capital sur l'écosystème naturel et social.

 

I-1 Reporting de développement durable : Convergence ou fragmentation

 

I-1 Mode d'organisation des informations

Les reportings de développement durable fournissent une méthode de catégorisation et de régulation de la sémantique des informations non financières.

Les reportings sont destinés à faire progresser la précision, la validité, la cohérence et l'interopérabilité.

La plupart des définitions et des règles qui composent les reportings comptables de durabilité restent volontaires, n'ayant pas la force d'une réglementation gouvernementale.

Aussi, le processus de normalisation privé fondé sur le consensus facilite la spécialisation et réduit les coûts de transaction.

Dans toute application spécifique, la question est de savoir si les normes de valeur dépassent la perte de diversité.

Dans le cas de l'industrie du transport maritime, des normes sont nécessaires pour assurer la sécurité des conteneurs maritimes.

 

I-2 La multiplicité des reportings est-elle une faiblesse ou une force ?

Dans le contexte des reportings de comptabilité de la durabilité, une multiplicité d'approches pour catégoriser, définir et exprimer les concepts de durabilité ont émergé.

Certains observateurs de la communauté des investisseurs « ESG » ont exprimé leur mécontentement face à la présence de tant de reportings comptables de durabilité différents et contradictoires.

La diversité des référentiels est généralement plus coûteuse pour les entreprises émettrices qui doivent fournir des informations que pour les investisseurs qui consomment ces informations.

De nombreux fournisseurs de notation « ESG » utilisent la gamme de sources d'informations sous-jacentes au profit de leurs systèmes de notation.

Vaut-il mieux une « soupe à l'alphabet » avec des arbitres ou un arbitre dictatorial ?

De toute évidence, le développement de reportings et de normes est un processus itératif qui évolue continuellement.       

 

I-3 Reportings non financiers

 

Le Triple Bottom Line est un reporting conceptuel permettant d'intégrer des mesures non financières de la performance dans l'évaluation de l'activité de l'entreprise.

John Elkington soutient que les entreprises devraient mesurer leur performance nette selon les trois « résultats » suivants : le compte financier des « profits et pertes », le compte social des « personnes » et le compte environnemental de la « planète ».

 

I-4 Reporting aux parties prenantes

 

L'expression la plus répandue d'un reporting Triple Bottom Line pour les rapports d'entreprise est la « Global Reporting Initiative : GRI ».

 La « GRI » a été fondée en 1997 par la Coalition for « Environmentally Responsible Economies », le Programme « ONU-Environnement » et « l'Institut Tellus ». Les normes « GRI » sont conçues pour guider la préparation volontaire de rapports de développement durable.

 

I-5 Reporting intégré pour les investisseurs

 

L'International Integrated Reporting Council « IIRC » vise à améliorer la qualité des informations disponibles pour les fournisseurs de capitaux financiers.

Il vise à renforcer la responsabilité et la gestion de la large base de capitaux (financiers, manufacturés, intellectuels, humains, sociaux et naturels) et à promouvoir la compréhension de leurs interdépendances.

Le reporting de l'IIRC s'avère beaucoup plus difficile à appliquer que les lignes directrices de la « GRI ».

Le système de reporting intégré est basé sur des principes et nécessite une réévaluation du modèle d'entreprise de l'organisation.

 

I-6 La matérialité financière répond mieux aux préférences des investisseurs

Le « Sustainability Accounting Standards Board : SASB » aux États-Unis a mis l'accent sur les investisseurs.

La Fondation « SASB » a été créée en 2011 par « Jean Rogers », sous le patronage de Michael Bloomberg.

En 2018, le « SASB » a publié 77 normes différentes couvrant les exigences minimales en matière de rapports sur la durabilité pour les industries de 11 secteurs différents.

Le « SASB » met l'accent sur la notion de matérialité financière, ce qui signifie que ses normes se concentrent sur les questions de développement durable qui sont raisonnablement susceptibles d'avoir un impact significatif sur la performance ou la situation financière.

Le « SASB » a choisi, par le biais de son processus multipartite de création de normes, d'identifier les aspects spécifiques des questions de durabilité qui sont importantes pour chacun des 11 secteurs pour lesquels elle a publié des normes.

 

II- Impact des reporting pour les petites et moyennes entreprises

 

Les référentiels « GRI », « IIRC » et « SASB » sont destinés aux grandes entreprises.

Ces reportings sont plus adaptés aux grandes entreprises ayant accès à une infrastructure de reporting étendue.

Dans le contexte des petites et moyennes entreprises, l'absence de ressources importantes en matière de rapports a conduit à l'élaboration de reporting un peu plus simplifié.

En 2011, une vingtaine d’investisseurs ont signé une lettre de soutien à ce reporting, s'engageant à l'utiliser pour la performance de leurs fonds propres.

Étant donné que la communauté de l'investissement d'impact est nettement plus petite que le marché mondial des actions cotées, une initiative soutenue par une vingtaine d’organisations de cette communauté a beaucoup plus de poids qu'elle n'en aurait sur le marché des actions cotées.

Deux autres reportings, le « B Impact Assessment » et le « Future-Fit Business Benchmark », sont également destinés aux petites et moyennes entreprises.

La « B Impact Assessment » est administré par le « B Lab » à but non lucratif et est utilisé pour certifier les entreprises dans un réseau de « B Corp ».

Les « Benefit Corporation » et les entreprises à missions sociales affirmées peuvent utiliser une certification « B Lab » pour signaler une évaluation objective et complète de son impact sur les actionnaires.

« B Lab » utilise des métriques générées par l'entreprise comme entrées dans le calcul d’un score d’évaluation d’impact qui mesure la création de valeur pour la gouvernance, les travailleurs, la communauté et l'environnement.

Afin d'être certifié comme « B Corp », une entreprise doit atteindre un score intégré de 80 ou plus.

Le « Future-Fit Benchmark » est une ligne directrice accessible au public conçu pour que les entreprises auto-évaluent l'adéquation de leur mission et de leurs opérations pour un système d’avenir durable.

Le « Future-Fit Benchmark », est composé de 23 objectifs sociaux et environnementaux que la Future-Fit Foundation qui sont des exigences minimales pour chaque entreprise pour assurer la protection des personnes et de la planète.

 

III- Le changement climatique doit faire partie du reporting des entreprises

 

Il existe un certain nombre de reportings pour les indicateurs liés au climat.

Une distinction essentielle doit être établie entre les efforts visant à mesurer l'impact environnemental de l'activité des entreprises et ceux qui mesurent l'impact des changements environnementaux et climatiques.

Le premier évalue l'impact sur les écosystèmes dans leur ensemble, tandis que le second évalue l'impact des écosystèmes sur les perspectives financières des entreprises.

 

III-1 « CDP » : Plateforme de divulgation environnementale explorant le « E » dans l'ESG

« Carbon Disclosure Protocol : CDP » est une organisation à but non lucratif qui collecte des données auprès d'entreprises à l'échelle internationale afin d’évaluer l’impact sur l'environnement.

Le Carbon Disclosure Protocol « CDP » envoie des questionnaires aux plus grandes sociétés cotées en bourse concernant les émissions de carbone dans leurs opérations.

Les données du « CDP » sont largement utilisées dans les études universitaires sur la relation entre la divulgation environnementale et la performance financière. En mai 2020, les membres investisseurs du « CDP » comprenaient plus de cinq cents investisseurs institutionnels avec près de 100 milliards de dollars d'actifs sous gestion.

 

III-2 Rationalisation du paysage de la divulgation en matière de durabilité

 

Le « Climate Disclosure Standards Board : CDSB » a été fondé lors du Forum économique mondial en 2007.

Le « CDSB » a établi sept principes pour la communication des informations environnementales, y compris un engagement à la pertinence, la matérialité, la cohérence et la comparabilité.

Le Conseil a pour objectif explicite d'élaborer des principes de reporting basés sur d'autres normes et reportings largement adoptés, tels que la « Global Reporting Initiative » et le « CDP ».

Le Climate Disclosure Standards Board (CDSB) a annoncé qu'il fermera ses activités et fusionnera avec « l'International Sustainability Standards Board : ISSB ». L'ISSB achèvera l'intégration de la Value Reporting Foundation « VRF » d'ici la fin juin 2022.

Ces développements marquent une étape importante vers l'ambition de l'ISSB de devenir le premier comité mondial des normes de durabilité.

 

III-3 Fourniture des informations aux parties prenantes par le « TCFD »

 

Le Conseil de stabilité financière « Financial Stability Board : FSB » est un groupe de ministères des finances et de banques centrales des pays du G20 créé après le sommet du G20 de 2009 à Londres.

Le Conseil est hébergé et financé par la Banque des règlements internationaux en Suisse.

La « Task Force for Climate-related Financial Disclosures : TCFD » du « FSB » est la plus récente initiative dans le cadre de la divulgation du capital naturel des entreprises.

Le « TCFD » est une initiative plus directement liée au secteur financier que les autres initiatives précédentes.

Presque tous les membres du groupe de travail proviennent de sociétés déclarantes à but lucratif, d'institutions financières, de compagnies d'assurance et de fournisseurs clés de comptabilité ou de notation de l'écosystème financier.

En 2020, des centaines d’organisations soutiennent la « TCFD ».

 

IV- Intégration des objectifs de développement durable « SDGs » dans le reporting « ESG »

 

Les Nations Unies ont poursuivi un processus d'élargissement des mesures quantitatives de la performance sociale et environnementale.

Les objectifs de 2015 encouragent les nations et les acteurs privés à conceptualiser le triple résultat des personnes, du profit et de la planète.

Le secteur des entreprises a été beaucoup plus impliqué dans la formulation des objectifs de développement durable « ODD » que les précédents Objectifs du Millénaire pour le développement « OMD ».

 

V- Points de divergence des reportings

 

Bien qu'il y ait beaucoup de points communs entre les différents ingrédients du « soupe à l’alphabet », les reportings discutés ci-dessus diffèrent dans leurs accents. Nous exposons ci-dessous quelques points de divergence clés.

 

V-1 Parties prenantes et investisseurs

 

La norme « GRI » exige une déclaration publique pays par pays des impôts payés par une multinationale.

Une telle divulgation augmenterait considérablement la transparence pour les juridictions fiscales et pourrait décourager l'évasion fiscale agressive.

Les parties prenantes non-actionnaires ont une incitation collective à minimiser les effets négatifs de l'évasion fiscale agressive.

 

V-2 Signification de la matérialité

 

Le « SASB » se différencie des autres reportings par sa tentative avouée de codifier la matérialité.

Les recherches suggèrent que l'accent mis par les chefs d'entreprise sur les mesures par secteur augmente la pertinence de la valeur de leurs investissements en matière de développement durable.

Le « SASB » considère la sécurité des données comme un problème important pour les banques commerciales, mais pas pour la confidentialité des clients.

 

V-3 Analyse des scénarios climatiques par les préparateurs de reportings

La « TCFD » recommande l'analyse de scénarios par les préparateurs de reportings, mais il existe actuellement très peu d'orientations communes sur les paramètres et les hypothèses sous-jacentes à ces scénarios.

Il est donc impossible de comparer les informations recommandées par la « TCFD » entre les entreprises.

Il reste trop facile pour les entreprises de prendre en compte des risques climatiques idiosyncrasiques qui ne sont pas entièrement décrits aux investisseurs.

 

VI- Importance des reportings pour les investisseurs

 

Une interprétation raisonnable de la durabilité pour l'investisseur est l'identification et la protection des sources de flux de bénéfices répétables.

Il existe un point commun entre les appels de la société civile au développement durable et l'intérêt de l'investisseur universel à éviter les rendements à court terme de la liquidation insoutenable du capital naturel et humain.

Aujourd'hui, la circonscription des investisseurs recoupe désormais beaucoup plus largement les circonscriptions des consommateurs, des employés et de la communauté.

Les écosystèmes financiers nécessitent deux types d'informations : premièrement, claires et cohérentes, et deuxièmement, incomplètes et obscures.

L'établissement d'une méthode cohérente de détermination des émissions de « scope 1 et 2 » est une condition préalable pour déterminer si les efforts des entreprises en matière de réduction des émissions sont efficaces.

 

VII- Perspectives de développement des reportings

 

Nous avons décrit un certain nombre de reportings structurés qui limitent et catégorisent l'univers des métriques. Il reste peu probable qu'une seule norme mondiale domine un jour la fourniture d'informations « ESG ».

L'accent mis par le « SASB » sur l'investisseur limitera sans aucun doute la possibilité d'acquérir la légitimité universelle à laquelle une initiative axée sur les parties prenantes peut aspirer.

Les motivations des investisseurs sont suffisamment diverses pour qu'il reste des rôles importants pour des reportings simplifiés et cohérents ainsi que pour des informations approfondies, obscures et difficiles à interpréter.

L'adaptabilité et l'évolution des reportings et des indices composites de durabilité sont essentielles, car la compréhension collective de la durabilité reste en évolution.


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