Ce blog est destiné à la publication des articles en comptabilité, audit, contrôle de gestion, fiscalité et droit des affaires pour aider les étudiants et les professionnels en la matière.
vendredi 31 juillet 2020
Rejet de la comptabilité par l'administration fiscale
mercredi 22 juillet 2020
Le Contrôle de gestion est un outil de pilotage opérationnel
Pour qu’une stratégie élaborée avec soin
par une entreprise, arrive à se déployer sur le terrain, elle doit se fonder
sur un pilotage opérationnel c’est-à-dire le contrôle des processus afin
d’améliorer sa performance, créer de la valeur et soit pérenne.
La clarification des objectifs et des
leviers d’action opérationnels est un élément essentiel du déploiement des
objectifs stratégiques et de leur mise en œuvre à travers des plans d’action
dans toute l’organisation.
Celle-ci ayant été effectué, l’étape
suivante s’attachera à choisir les indicateurs les plus pertinents pour rendre
compte du niveau de maitrise et du bon déroulement du plan d’action pour chaque
centre de responsabilité.
Ces
indicateurs sont regroupés sous forme de tableaux de bord
permettant à un responsable d’avoir une vue d’ensemble, de déceler les
perturbations et de prendre des décisions d’orientation de la gestion afin
d’atteindre les objectifs issus de la stratégie.
Cet instrument d’aide au pilotage dépend
de la finalité poursuivie pour chaque département, il est construit en
commençant par la définition des objectifs, les leviers d’actions qui seront
systématiquement associés à des indicateurs de mesure, le choix des
indicateurs, établissement des valeurs de référence et enfin la production des
indicateurs par la saisie des informations nécessaires à leur calcul et leur
diffusion dans les délais appropriés.
· La définition des
objectifs et des leviers d’action de chaque responsable :
Chaque responsable doit contribuer à son
niveau à la réalisation de certains objectifs stratégiques et à la maitrise de
certains leviers d’action.
La définition des objectifs et des leviers
d’action stratégiques à maitriser réalisées au niveau de l’entreprise dans son
ensemble constitue un point de départ utile pour établir les objectifs et les
leviers d’action d’un responsable donné.
La définition de la mission d’un
service dépend des taches effectuées par le service, son responsable et son
objectif, ce dernier est intimement lié aux points essentiels sur lesquels le
manager est évalué et ce qu’on attend de lui, et aussi les incidences du plan
d’action décidé sur les objectifs stratégiques.
Les objectifs à atteindre se caractérisent
par une simple prévision, s’inscrivent dans une perspective d’amélioration, ses
formulations doivent être claires, avec un horizon de temps fixé et la mesure
de sa réalisation possible avec les moyens dont on dispose.
La définition des objectifs suppose qu’un
organigramme de gestion ait été clairement défini, pour que chaque responsable
dispose dés lors d’une vision plus claire de sa mission et des objectifs à
atteindre évitant ainsi le cumul des responsabilités.
A ce sujet, il convient d’insister sur un
point, c’est que la construction et le fonctionnement d’un système de tableau
de bord sont susceptibles de détecter les défauts d’organisation à titre
d’exemple des domaines de responsabilités non couverts ou au contraire couverts
améliorant ainsi le processus de contrôle d’interne. Ce qui permettra
d’éclaircir et de conduire ultérieurement à des évolutions organisationnelles.
Arrivant maintenant à l’identification des
leviers d’action qui s’agit d’une phase délicate dans la démarche de
construction d’un tableau de bord. En particulier, des risques de confusion
entre objectifs et leviers d’action ne peuvent pas être négligés.
Le but de la définition des leviers
d’actions qui sont des déterminants essentiels de la réussite ou de l’échec des
objectifs attribués à chaque centre, doivent être maitrisables par le
responsable nécessitant une revue régulière et permanente afin de les suivre et
d’influer sur leur évolution.
Ces leviers d’action nécessitent
l’utilisation des supports de travail suivants à savoir les procès-verbaux du
conseil d’administration en suivant les orientations des administrateurs, les
procédures élaborées par la direction générale et le comité d’audit ainsi que
les doctrines et les référentiels sans oublier les enveloppes budgétaires.
En effet, la réflexion sur les leviers
d’action qui sont une occasion de discussion avec la hiérarchie constitue, pour
un responsable, une occasion privilégiée pour la définition d’un ou de
plusieurs plans d’action afin de maitriser chacun de ses leviers.
Ce plan d’action est constitué par une
liste d’actions concrètes à entreprendre accompagnées d’un calendrier à
respecter par le manager en lui allouant les moyens humains, matériels et
financiers.
En définitive, les plans d’action
précisent les voies à travers lesquelles le manager pourra maitriser ses
leviers d’action et donc mieux atteindre ses objectifs.
· Le
choix des indicateurs :
La réflexion sur les objectifs et les
leviers d’action structure en amont le choix des indicateurs pertinents
destinés à mesurer le niveau d’atteinte des objectifs et piloter le niveau de
maitrise des leviers d’action et assurant le suivi de l’avancement des plans
d’action permettant de mieux cibler les informations importantes pour une
entité donnée.
Cette partie propose un certain
nombre de pistes de réflexion pratiques pour identifier les indicateurs les
plus pertinents.
Néanmoins, un indicateur est discutable,
ce n’est qu’un instrument de mesure et la réalité dont il essaie de rendre
compte est souvent plus complexe, un bon indicateur s’efforce de fournir
l’image la moins déformée possible de la situation.
L’intérêt du tableau de bord est de
s’appuyer sur une sélection préalable des indicateurs et
des informations, ce qui favorise une plus grande réactivité et une
meilleure lisibilité.
Par conséquent, la mise au point des
indicateurs de suivi suppose de disposer de critères de choix et de tenir
compte d’un certain nombre de contraintes :
Les indicateurs doivent être bien compris
par les utilisateurs et soient simples, sinon on va aboutir vers le rejet de
l’indicateur qui est jugé peu compréhensible et n’est pas traitable par
l’utilisateur qui se trouve incapable de prendre la décision pour améliorer la
situation, Les indicateurs retenus doivent refléter la stratégie, de ce fait,
il est préférable d’impliquer les responsables opérationnels dans le processus
d’élaboration des indicateurs.
Le souci de la réactivité est au cœur du
processus d’élaboration des tableaux de bord. C’est l’une des raisons pour
lesquelles des indicateurs physiques et qui présentent l’avantage de se situer
plus près de l’action alertant le décideur sur l’émergence d’un problème et des
dérapages constatés en quantité physiques peuvent être connus plut tôt avant
que des conséquences irréversibles n’aient pu se manifester, ce qui accélère le
déclenchement d’actions correctives.
Il n’est donc pas toujours
intéressant d’attendre les résultats financiers qui sont la conséquence des
plans d’action retenus.
La réactivité suppose aussi d’une part, un
effort en matière de présentation avec le recours à des graphiques et des codes
de couleur et, d’autres part un travail sur le système d’information afin que
les délais de parution soient les plus courts possibles, et ce par
l’incorporation des indicateurs physiques ou non financiers qui présentent un
caractère préventif.
Par conséquent les indicateurs financiers
présentent un constat, donnons l’exemple suivant « Le nombre de clients
perdus en raison du non-respect des délais de livraison est un exemple type
d’indicateur constat.
Une analyse rapide du problème montre que
les délais de livraison n’ont pu être respectés car les produits n’étaient plus
disponibles en stocks. En conséquence, un indicateur qualitatif assurant un
suivi du niveau des stocks avec des seuils minimaux permettra au décideur
d’anticiper l’émergence du problème ».
Afin de piloter l’avancement d’un plan
d’action donné, des indicateurs pourront être mis en place. Ils disparaitront
du tableau de bord dès que le plan d’action correspondant aura été correctement
mené à terme.
En effet, le tableau de bord se veut un
outil souple dans son utilisation. Les indicateurs retenus reflètent les
objectifs de l’entité à un moment donné, en lien avec les objectifs
stratégiques de l’entreprise. Lorsque cette dernière et ces objectifs évoluent,
les indicateurs doivent disparaitre ou évoluer aussi.
Ils seront modifiés en fonction des
objectifs majeurs d’un service à un moment donné.
Le pilotage des indicateurs ne doit pas se
substituer à une démarche fondée sur
l’articulation « objectifs/leviers d’action/indicateurs » qui
est adaptée aux spécificités de l’entreprise et du service pour lesquels le tableau
de bord est construit, sinon cette substitution va entrainer des effets
indésirables.
Le tableau de bord doit contenir
obligatoirement des indicateurs de résultat, de moyens et de contexte.
Ceux de résultat mesurent l’atteinte ou la
non atteinte des objectifs par le centre, en comparant la valeur prise par
l’indicateur de résultat avec les objectifs ou le degré de maitrise des
variables d’action ce qui permettra d’évaluer l’efficacité du service, ceux des
moyens permettent de mesurer la bonne utilisation des moyens disponibles,
tandis que les indicateurs de contexte permettent au responsable d’un service
de disposer d’informations clés sur son environnement afin
d’orienter correctement son action.
Cependant pour un bon pilotage
opérationnel, il est utile au responsable de ne pas surcharger le tableau de
bord et de lui enlever une partie de sa finalité qui est la prise de décision,
or une modalité de présentation pourra faire apparaitre ces indicateurs de
manière décalée par rapport aux autres, ce qui permet de ne pas les situer sur
le même plan.
On soulignera qu’une partie des
indicateurs retenus s’appuient sur des données déjà disponibles dans le système
d’information de l’entreprise ou peuvent être facilement construits. D’autres
exigeront, en revanche, la mise en place de nouveaux capteurs par exemple
administrer un questionnaire tous les 6 mois afin de mesurer la satisfaction de
la clientèle à titre d’exemple.
· L’établissement de
valeurs de références et le recours à des procédés visuels
L’information contenue dans un tableau de
bord doit être parlante, c’est-à-dire qu’elle doit mettre en perspective les
résultats obtenus par rapport à un système de références qui est indispensable
pour que des clignotants puissent s’allumer comme il a été déjà mentionné dans
le cadre de réactivité, les références sont constituées par une valeur comparée
à un référentiel qui peut être un objectif fixé, une performance antérieure ou
future, une norme métier, la performance des autres entreprises du même secteur
d’activité (benchmark interne ou externe). Ce qui permettra au responsable de
comparer les résultats de la période par rapport aux objectifs fixés et
aux résultats obtenus lors des périodes antérieures.
Des procédés visuels comme les
histogrammes, graphiques, codes de couleurs, attirent l’attention, accélèrent
l’analyse et alertent rapidement le chef d’entreprise ou le responsable de
service en cas de dérapage.
Ce dernier s’explique par les diverses
raisons à savoir, une mise en œuvre erronée du plan d’action, un problème dans
le choix du plan d’action, manque de pertinence des variables d’action ou les
objectifs définis sont irréalistes.
· La production des
indicateurs :
Les entreprises disposent au travers de
leurs activités quotidiennes d’une masse toujours croissante de données sur
leurs clients, produits et processus opérationnels.
L’un des rôles majeurs du système
d’information est d’être le support des activités quotidiennes de l’entreprise,
il gère un ensemble de données détaillées sur la conduite des activités.
Il a l’avantage d’assurer une cohérence
entre les données manipulées par les différents services, ainsi qu’un suivi
coordonné des processus, il a pour objectif de faciliter l’établissement et la
mise en œuvre de la stratégie, en particulier supporter la réalisation des
activités. Il est construit à partir des exigences des métiers, des processus
définis par l’entreprise, et il est constitué de l’ensemble des moyens
(humains, logiciels, matériels) utilisés pour collecter, stocker, traiter,
communiquer les informations et la production des reporting.
Sachant que les grandes sources de données
pour les indicateurs du tableau de bord sont typiquement les systèmes
d’information opérationnels qui supportent les activités, les systèmes
comptables et financiers, les systèmes de gestion des ressources humaines
En effet, il y a certains managers qui
utilisent des tableaux de bord sur Excel comportant quelques indicateurs qui ne
donnent pas des informations fiables et incohérentes avec la réalité des
données opérationnelles, d’où la nécessité pour chaque entreprise d’intégrer un
système d’information décisionnel qui permet d’assurer une cohérence entre les
indicateurs de pilotage, les objectifs des managers et les leviers d’actions.
La problématique de l’optimisation fiscale
vendredi 17 juillet 2020
Principes de conception d’un système de contrôle de gestion
Avant de concevoir un tel système de contrôle de gestion, il est préalable
d’effectuer un diagnostic consistant à identifier la situation existante, pour
évaluer la santé de l’entreprise en se basant sur ses problématiques de
gestion, pour apporter des recommandations, engager des actions correctives
afin d’aboutir à l’amélioration de la gestion et la performance de
l’entreprise.
L’analyse de la situation actuelle se commence par une
collecte des informations à travers les entretiens ces informations doivent
être traitées afin de clarifier les déséquilibres masqués.
Parmi les méthodes utilisées dans le diagnostic de
l’entreprise, la méthode swot, la veille, le benchemarking, DMAIC, le diagramme
d’ishikawa, la matrice cout/valeur, budget base zéro.
En effet, le diagnostic de gestion est un outil
d’analyse qui sert à identifier les forces et les faiblesses de l’entreprise,
en identifiant les risques et les opportunités, afin de mieux maitriser les
processus et les activités, fixer les objectifs de progrès, déterminer les
nouveaux leviers d’action et animer le système de pilotage par de nouveaux
indicateurs.
L’objectif de ce diagnostic est de prendre en compte
tous les facteurs clés de succès permettant de mettre en œuvre la stratégie,
apporter des idées pour améliorer la performance, mieux anticiper les crises,
identifier les causes responsables du dysfonctionnement et les classer.
Le
contrôle de gestion permet de prévoir et anticiper pour dégager les
tendances négatives avant que la performance commence à se détériorer.
Parmi les principes de conception du système de
contrôle de gestion, c’est la mise en place des règles et des procédures qui
unifient un langage commun, ce qui va permettre aux opérationnels de se
coordonner, contribuant ainsi à la valeur ajoutée du contrôle de gestion.
Ces règles et procédures sont déterminées par le
contrôleur de gestion en collaboration avec la direction générale et les
responsables opérationnels pour leur être de véritables outils de gestion et
qui peuvent être mises à jour selon les évolutions de l’entreprise et de son
environnement en leur prévoyant des réunions de présentation.
Elles sont accessibles et compréhensibles par les
opérationnels, doivent être formalisées dans un document écrit.
A titre d’exemple le calendrier de gestion qui doit
être partagé par l’ensemble des acteurs du cycle de gestion soit le budget
annuel, clôture des comptes, forecasts, revue de gestion, tableaux de bord et
arrêtés mensuels, et ce par la précision des dates et les déterminants de
chaque étape du cycle de gestion.
En dégageant des données de gestion provenant du cycle
de gestion qui doivent être caractérisées par une rapidité et une
pertinence afin d’être utiles et éclairer le responsable opérationnel dans le
montage de son budget et le pilotage de son activité.
Ensuite ces données de gestion découlant des
différents centres de responsabilité budgétaires qui découpent l’entreprise en
segments, crées en fonction du degré d’autonomie accordé à son responsable, ce
qui contribuera à la mise en œuvre de la stratégie.
L’objectif de cette segmentation et de mesurer la
dimension financière de la responsabilité des centres et la communication des
attentes de la direction générale en termes de la performance attendue.
Outre le découpage par centre de responsabilité, un
découpage de l’entreprise par sections analytiques en liaison avec la taille de
l’entreprise, son objet, la méthode choisie pour la détermination des couts de
revient paraît nécessaire par la mise en place d’une comptabilité analytique
utile pour le contrôle de gestion.
Après l’élaboration des procédures, un audit de
gestion ou un diagnostic de l’existant, paraît nécessaire pour
l’amélioration continue, cet audit est réalisé afin d’obtenir une assurance sur
le degré de maitrise du processus du contrôle de gestion, son amélioration et
la contribution à la création de la valeur ajoutée pour l’entreprise.
Un audit de gestion est mis en œuvre à des fins de
compatibilité entre le système de contrôle de gestion conçu et les orientations
stratégiques, une amélioration de son contrôle de gestion et le rendre
efficace.
Il est réalisé par le contrôleur de gestion ou un
prestataire externe selon deux phases, la première est la préparation
consistant en la définition des objectifs, la collecte d’information, analyse
des procédures, la conception du canevas d’entretien pour les interviews auprès
des audités.
Cas : Canevas d’entretien pour expliquer la
baisse du CA d’un produit X
Thème |
Exemples de questions |
Adéquation du produit aux besoins |
Quels sont
les besoins des clients ? Quelle est la valeur réelle et perçue du produit
par rapport à des produits concurrents ? etc. |
Adaptation de la politique de prix |
Quelle
sensibilité des clients au prix ? Quel impact des conditions de paiements,
rabais, ristournes sur les ventes ? Etc. |
Notoriété et image du produit |
Quelle
notoriété de la marque et du produit
?
Comment s'effectue le processus de prise de décision d'achat ? Etc. |
Efficacité commerciale |
Quelle est la
répartition des ventes par vendeurs
? Quelle est la qualité de
service et les délais, comparés aux concurrents ? Etc. |
Choix et couverture du réseau de distribution |
Quelle est la
répartition des ventes par canal de distribution ? Quelle est la couverture
géographique ? Etc. |
Ce canevas d’entretien a été bâti pour apprécier les
différentes dimensions de la politique marketing et commerciale d’un produit X.
Dans notre exemple, ces thèmes constituent la base de
conduite du présent entretien, et à chaque thème est associé un ensemble de
questions qu’il conviendra ou non de poser selon le contexte ou les réponses
obtenues précédemment.
La deuxième étape s’attache à détecter les risques et
les anomalies du système de contrôle ainsi que ses causes.
En effet qui dit audit de gestion dit audit des
processus par le recueil des informations qui constitue l’une des étapes clés
de la conception, ces informations sont obtenues de la part des collaborateurs
de l’entreprise, par conséquent il est préférable de faire intervenir un
consultant pour obtenir des données externes pour les concurrents et les
clients.
Le recueil des données est effectué selon les
modalités suivantes à savoir la recherche documentaire, les enquêtes par questionnaire,
l’entretien, etc.
Ce dernier est la méthode préférable pour aboutir des
informations exploitables et fiables afin de comprendre et faire comprendre le
processus en place ou à mettre en place.
Néanmoins, lors de cette démarche, on se trouve
confronté à l’abondance des informations existantes tant internes tel que les
rapports et autres, et externes, d’où la nécessité de leur sélection.
En outre l’entretien doit être mené avec des questions
clés, pour cibler les données pertinentes afin de résoudre le problème.
C’est un moyen puissant pour recueillir des
informations, et aussi pour trouver les pistes de solution et contribuer à leur
application, c’est l’une des étapes primordiales pour la mise en œuvre de la
conception d’un système de contrôle de gestion.
En effet, il permet de tester des hypothèses de
réponses aux questions posées, établir une relation de confiance avec la
personne interviewée de manière à poursuivre des relations de collaboration
constructives et il contribue à renforcer l’image du professionnalisme du
consultant, si l’entreprise a fait appel à un prestataire externe pour la
conception du système de contrôle de gestion.
L’entretien se déroule selon trois étapes qui
sont essentielles à sa réussite, en commençant par la préparation de
l’entretien consistant en la clarification de son objectif à savoir les
personnes que nous voulons rencontrer, les hypothèses à tester, les changements
qui doivent être faits, identifier les interlocuteurs, établir un canevas
d’entretien avec des points clés à aborder.
Deuxièmement le conduire par son lancement avec des
questions courtes et ouvertes formulées dans le langage de l’interviewé en
l’écoutant activement en cherchant à capter ce qui est important par son
interlocuteur en commençant par les aspects historiques avant la situation
actuelle, les informations générales avant les données spécifiques et ce pour
suivre de nouvelles pistes susceptibles de se présenter et s’adapter au rythme
de son interlocuteur pour assurer la continuité des échanges.
Troisièmement, la déduction des conclusions majeurs
tirées de l’entretien se présentent sur un compte rendu de synthèse
matérialisant le bilan de l’audit de gestion mentionnant l’état des lieux en
précisant les points positifs d’une part et dégageant les points faibles ou non
conformes d’une autre part et en exposant les recommandations par la conduite
des actions qui permettront la correction des écarts et les dysfonctionnements
constatés.
Ces recommandations doivent être suivies par un
tableau de suivi élaboré par le contrôleur de gestion et les interviewés pour
s’assurer de la mise en œuvre effective de ces recommandations.
Ensuite, il est nécessaire de transformer ces masses
de données en une information décisionnelle à forte valeur ajoutée dans un
délai réduit à l’aide d’un système d’information décisionnel en les traitant,
les structurant pour les rendre pertinentes aux besoins des responsables
opérationnels pilotant leur activité au quotidien, ainsi que pour la direction
générale pour l’élaboration de la stratégie annuelle.
Après la revue de la littérature sur la conception
d’un système de contrôle de gestion, nous aborderons dans la deuxième partie l’aspect
pratique de la conception du système de contrôle, en prenant comme exemple
une société sa présentation, son secteur d’activité, ensuite nous allons faire
un diagnostic de l’existant et enfin on se focalisera sur les préalables et les
réussites d’un système de contrôle de gestion.
samedi 11 juillet 2020
Le Contrôle de gestion est un levier de la performance pour la création de la valeur
On
va définir d’abord la performance qui est considérée comme un résultat obtenu
selon des objectifs ciblés dans un domaine précis.
En
Sciences de gestion, la performance est appréhendée comme étant un instrument.
D’ailleurs, Philippe Lorino la définit ainsi « …Est performance dans
l’entreprise tout ce qui, et seulement ce qui, contribue à atteindre les
objectifs stratégiques et améliorer la création nette de valeur … ».
Ce
qui déduit que la performance est intimement liée à la notion du pilotage
stratégique abordé à la section II.
Le
pilotage se définit selon Lorino, comme : « Un processus de
passage à l’action, de coordination impliquant d’identifier les leviers pouvant
avoir une influence sur la performance. »
En
effet, l’action de piloter est un processus dans la mesure où il requiert un
certain niveau de formalisation et de codage qui permet de porter à la
connaissance collective les actions à mener, et ce par l’utilisation des
logiciels, implication du personnel, données, procédures permettant d’acquérir,
traiter, communiquer des informations qui constitue un système d’information.
Lebas
(1995) propose une définition plus opérationnelle de la performance en tirant
une conclusion que la performance n’est pas une simple constatation, elle se
construit. C’est le résultat d’un processus de causalité et une indication d’un
potentiel de résultats futurs, relative au contexte concurrentiel et
organisationnel choisi en fonction de la stratégie et mesurable par un chiffre
ou une expression communicable.
Or
la performance globale se pilote et s’évalue grâce à des indicateurs regroupées
comme il est déjà mentionné sur la section qui a abordé le pilotage
opérationnel, avec deux dimensions, un est financier dont l’objectif est de
construire et d’éclairer les décisions stratégiques, l’autre est une dimension
opérationnelle dont l’objectif est d’orienter l’action, d’où la recherche d’une
connexion entre ces deux dimensions afin que l’entreprise crée de la valeur et
soit pérenne.
En
effet, en ce qui concerne le système de pilotage de la performance qu’on va
l’expliquer dans les lignes qui suivent, ce système est utilisé pour les
acteurs de l’organisation et les centres de responsabilité à savoir tous les
composantes de l’organigramme, qui représentent la performance commerciale,
achats, systèmes d’information et celle de la mesure de la performance globale
à savoir la performance financière ciblée sur le plan stratégique qui sera
mesurée en termes d’efficacité et d’efficience.
Cela
dit le pilotage de la performance nécessite l’objectivation
des managers qui doit se faire à différents niveaux en vue d’aboutir à la
performance globale qui est de nature financière et ce par une revue régulière
de la performance permettant de vérifier que l’entreprise se dirige vers les
objectifs définis par les dirigeants et de réorienter l’action en cas de
dérive.
Notons
que le pilotage des indicateurs ne doit pas se substituer au pilotage des
objectifs ou le pilotage opérationnel, pour cela nous insistons sur la
dimension managériale des outils de gestion en particulier les tableaux de bord
visant à développer et suivre les indicateurs de performance, c’est une façon à
proposer une vision multidimensionnelle de la performance pour bien l’évaluer
et la rémunérer.
Cette
vision se concrétise par les meilleures décisions utilisant un plan d’action
qui concorde avec la finalité de l’entreprise à savoir ses objectifs
stratégiques, et en impliquant les managers lors de la conception des outils de
pilotage afin de savoir les indicateurs à privilégier.
Sinon,
on va aboutir à une démarche inefficace de conception non assimilable par les
opérationnels et une performance inaccessible par eux, comme le niveau élevé
des objectifs à atteindre qui sont éloignés de la réalité conduisant à des
tensions excessives parce qu’ils n’arrivent pas à la réalisation de
leurs objectifs et la confusion de ceux-ci en face des indicateurs, ainsi
qu’une mauvaise articulation entre les indicateurs et le plan d’action qui par
manque de pragmatisme lors de sa mise en œuvre peut engendrer une situation en
dégradation au lieu de s’améliorer.
De
ce fait, il est important que le système d’évaluation et de rémunération de la
performance ainsi mis en place doit correspondre parfaitement avec les attentes
des employés afin qu'il puisse être un moyen d'amélioration de celle-ci, car
qui dit système d'appréciation adéquat pour une entreprise, dit prise en compte
des résultats de cette appréciation, et donc satisfaction des salariés. Ceci
favorise la performance des employés du fait que ces derniers sont conscients
des efforts consentis par l'entreprise pour leur évolution.
Par
conséquent, les employés doivent être formés par rapport à ce système pour
qu'il ne fasse pas l'objet de confusions de la part des personnes évaluées, et
donc de contre-performances liées au fait que les salariés n'auront pas été mis
au courant du bienfondé du système et des avantages que cela leur procurera sur
le plan personnel et professionnel.
Donc,
il est nécessaire que les objectifs ciblés doivent être atteignables au regard
des moyens dont ils disposent et correspondent au contexte économique, ainsi
qu’une gestion axée non seulement sur les résultats mais sur une
amélioration de la qualité de service.
Ceci
nous permet de s’attacher à identifier les liens de causalité entre les plans
d’actions opérationnels et leurs conséquences financières bénéfiques ou
défaillants sur l’entreprise.
A
titre d’exemple, pour un pilotage efficace des opérations sur le chiffre
d’affaires correspondant aux orientations stratégiques à travers des
indicateurs qualitatifs, il est recommandé de respecter les délais de
livraison, d’améliorer la qualité des produits en dégradation par rapport à
ceux des concurrents et de renforcer l’innovation pour renouveler la gamme des
produits , ce qui conduira à la satisfaction des clients, intensifier le
circuit des distributions, à l’augmentation des ventes, consolidant ainsi sa
marge bénéficiaire, impérative à sa survie et enfin améliorer sa performance.
On
déduit qu’un bon système de pilotage de la performance, inclut celles des
performances stratégique, commerciale, achats et logistique, performance
technologique et d’innovation produit intimement liées à l’objectivation des
managers qui suivent l’évolution de ladite marge.
En
effet, pour un bon suivi de ladite marge, une communication entre les
financiers et les opérationnels devient nécessaire en favorisant le dialogue,
car les informations financières et comptables caractérisés par une vision à
court terme alertent tardivement sur les éventuels dysfonctionnements des
opérations d’exploitation et n’indiquent pas précisément les solutions
permettant de remédier à une situation critique.
D’où
l’importance de disposer des indicateurs
opérationnels permettant d’expliquer la signification et l’origine des indicateurs
financiers afin de piloter sur le long terme l’entreprise d’une
manière équilibrée et assurer sa pérennité.
La performance est une mesure de la création de la valeur
C’est
la raison d’être de toute organisation, qu’elle soit marchande ou non
marchande.
La
notion de création de valeur est au cœur des préoccupations industrielles,
commerciales et financières de l’entreprise et de ses parties prenantes. Elle constitue
une condition nécessaire au financement et au développement de l’entreprise. La
création de valeur actionnariale peut se mesurer à partir de la rentabilité des
capitaux investis par les actionnaires.
La
création de valeur est effective lorsque la rentabilité économique, est
supérieure au cout moyen du capital de l’entreprise, prenant en compte le coût
des capitaux propres et le cout de la dette.
Autrement
dit, la création de valeur apparait lorsque la rentabilité économique dégagée
par les projets de l’entreprise est supérieure au cout des
ressources qu’elle mobilise.
Le
contrôle de gestion contribue à l’optimisation des actifs employés par
l’entreprise. Il aide les décideurs dans les choix d’investissements et de
financement de ceux-ci en les orientant en fonction des coûts qu’ils vont
générer et des gains de productivités espérés.
Généralement,
le contrôle de gestion est souvent chargé de piloter des programmes de
réduction des couts.
En
effet le contrôle et la rationalisation des coûts constituent des objectifs
permanents pour la plupart des entreprises. Au-delà de ce souci continu
d’optimisation de leurs dépenses, elles peuvent adopter des
programmes volontaristes de réduction des coûts.
La
connaissance des coûts au sein de l’organisation constitue un outil essentiel
de pilotage et d’orientation des activités. Mévellec considère ainsi que
« l’architecture des systèmes de couts […] révèle en réalité un aspect
fondamental de la vie d’une organisation : sa vision de la création de valeur ».
Dans
ce contexte, le contrôle de gestion accompagne la mise en place des programmes
de réduction des couts en développant des outils de gestion et en aidant les
opérationnels sur le terrain.
Le
calcul et l’analyse des coûts va permettre au niveau stratégique d’élaborer et
d’évoluer le système de calcul des coûts afin de choisir parmi les différents
produits et services de l’entreprise, ceux qu’elle va développer ou les réduire
voire l’abandonner.
Le
contrôleur de gestion assure l’évolution du business
plan de l’entreprise par sa mise à jour en prévoyant les risques de
l’entreprise, et en aidant les dirigeants à choisir les activités ou produits
présentant le meilleur rapport rentabilité et risque, ce qui leur permettre de
réorienter son activité par l’organisation des services avec une bonne
utilisation de ses ressources conduisant à l’optimisation des processus.
Tout
d’abord, le contrôle de gestion contribue à l’amélioration du contrôle interne
au sein de l’entreprise qui vise à assurer la conformité aux lois et règlements,
une application des orientations stratégiques fixées par la direction générale,
le bon fonctionnement des processus internes, la fiabilité des informations
financières, contribuant d’une façon générale, à la maitrise de ses activités,
à l’efficacité de ses opérations et à l’utilisation efficiente de ses
ressources.
Ce
qui montre une convergence entre les objectifs du contrôle de gestion et ceux
du contrôle interne, notamment pour les objectifs de maitrise des activités et
d’utilisation efficiente des ressources de l’entreprise.
En effet, les
contrôleurs de gestion par la conduite des analyses des couts, éclairent les
auditeurs internes sur les défaillances du contrôle interne en constatant à
titre d’exemple un dérapage observé sur certaines dépenses de fournitures, ce
qui permet de mettre en place des règles strictes en matière de leur
utilisation parce qu’ils sont couteux ou non maitrisables conduisant ainsi
d’optimiser le rapport rentabilité, risque.
Ce
qui signifie que la valeur est fonction des coûts engagés, des bénéfices
obtenus, des risques pris, donc il faut bien gérer les couts et bénéficier des
opportunités en identifiant des marchés cibles et en prenant en considération
les attentes des clients en matière de délai, qualité et de cout et ce par une
bonne fonction commerciale suivant la stratégie commerciale tracée.
Selon
« RUST ET AL. » pour réaliser un impact positif sur la valeur de la
firme, il est nécessaire d’élaborer une stratégie commerciale basée sur la
distribution, la communication, publicité, l’amélioration du service afin de
satisfaire clients ce qui aboutira à l’augmentation des parts de marché et du
chiffre d’affaires, lesquelles sont des sources de profit et des flux de
trésorerie en évolution.
Cependant,
pour que l’entreprise puisse réaliser de bonnes performances commerciales et
respecter ses engagements vis-à-vis des clients, il doit avoir un département
achats efficace qui va jouer un rôle d’intermédiaire entre les fournisseurs et
les clients en s’occupant de l’approvisionnement, gestion de la
coordination des conditions d’achats et de règlement pour livrer un produit
correspondant aux attentes des clients tout en veillant à optimiser à titre
d’exemple les charges financières en gérant les taux de change, les fluctuations
monétaires.
En
outre la performance des systèmes d’informations est reconnue comme un facteur
important de création de valeur pour les entreprises vu que leur poids dans le
total de leurs investissements continue de croitre.
Cependant
le contrôle de gestion traite une grande quantité d’informations financières,
comptables, juridiques, commerciales, et stratégiques provenant de nombreuses
sources endogènes et exogènes à l’entreprise.
Or
il fallait de les transformer en une information rapide, fiable et transparente
à forte valeur ajoutée avec des délais de diffusion réduit avec l’aide d’un
système d’information, et ce par leur traitement, analyse et structuration afin
qu’ils puissent être utilisées par les différentes utilisateurs à savoir les
opérationnels, pour piloter leur activité au quotidien, ce qui permettra de
préparer et de conduire les actions à venir et enfin à la direction générale
pour avoir une vision globale.
En
tant que concepteur du système de mesure de la performance, le contrôleur de
gestion doit s’assurer périodiquement de la qualité de l’information livrée à
ses partenaires précités et ce par l’information d’une information comptable
fiable et effectuer une analyse pertinente des couts de revient.
Le
système d’information doit être organisé par divers outils de gestion à savoir
une comptabilité analytique permettant un découpage en centres de
responsabilité, le contrôle budgétaire, les tableaux de bord pour piloter les
activités avec des indicateurs financiers et non financiers produits dans un
délai acceptable, et des reporting unifiés par la production des informations
financières de toute les acteurs impliqués et ce pour réduire les reportings
parallèles et les travaux de réconciliation et de retraitement pour aboutir à
une communication financière optimisée et homogène.
En
déduit que le système d’information permet de garantir la pertinence des
données de gestion présentées en les fournissant aux bonnes personnes et aux
bons moments, mais à condition de couvrir toutes les fonctions importantes de
l’entreprise.
Cependant
au-delà de la définition des objectifs et de la production des indicateurs, le
système d’information est un outil de gouvernance et contributeur à la création
de la valeur insistant sur les chaines de causalité c’est-à-dire mettre en
intersection l’ensemble des performances stratégique, commerciale, achats,
technologique, d’innovation avec les résultats financiers, ces performances en
elles-mêmes conditionnées par l’excellence des processus opérationnels et
l’amélioration continue.
D'après
ce qui été élaboré, il parait clairement que la réflexion sur la conception
d’un système de contrôle de gestion a été mené pour répondre à l'enjeu de
création de valeur.
Dès
son apparition caractérisée par une approche traditionnelle souvent comptable,
axée sur la réduction des coûts, le contrôle de gestion a évolué vers des
démarches innovantes intégrant la création de valeur, sa mesure et sa gestion.
Le
contrôle de gestion est désormais un outil de pilotage de la création de valeur
dans l’entreprise, mais il doit être correctement mis en place par
l’implémentation des différents outils de pilotage, et non uniquement la
comptabilité analytique et le contrôle budgétaire qui présentent des atouts
indiscutables qui sont largement adoptés par les entreprises mais se
caractérisent également par certaines limites, lesquelles seront traités dans
la section une du deuxième chapitre.
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